Mauriac, ville fondée il y a 2000 ans , qui a prospéré autour d'un monastère bénédictin et de grands pélerinages, a toutes les caractéristiques d’une cité d’art. Outre ses remarquables monuments classés ou inscrits, elle a su conserver de nombreuses maisons de caractère dans  le centre ancien avec leurs  façades et  toitures traditionnelles ainsi que plusieurs  fontaines . Les rues environnant la basilique sont pleines de charme, particulièrement la rue du collège entourée du monastère et  du lycée, l'ancien collège des Jésuites, menant au fond à la Sous-Préfecture, ce bijou du 18ème. La place centrale fait  au visiteur une  impression forte et durable  justifiée par la grandeur de la basilique romane,  la sévérité  de l'hôtel de ville avec ses pierres noires de basalte et par la qualité architecturale de certaines maisons qui remontent aux 17ème et 18ème Siècle.  Rue Marmontel et Bd Monthyon, d'élégantes demeures   font honneur à cette cité qui a su préserver son patrimoine.

Les  principaux monuments de Mauriac

La basilique Nôtre Dame des Miracles

Remarquable église romane de pélerinage du 12e S. modifiée au 17e, unique dans le Cantal par sa taille et sa qualité architecturale. L'édifice mérite une visite approfondie en examinant de près  l'exceptionnel autel baroque, la chaire surmontée d'un ange également baroque du 18eme, la vierge à l'oiseau, les autels latéraux, les boiseries du choeur, deux tableaux du 17ème, la cuve baptismale romane et ses sculptures et à l'extérieur le magnifique portail occidental d'inspiration languedocienne comportant un christ byzantin en mandorle. Un zodiaque y figure, probable reste d'un culte celte du temps. Le  chevet avec ses sculptures polissonnes représente la tentation, le péché et l'enfer.  Ambiance intérieure particulière propice au recueillement et à la méditation. Bien distinguer la construction romane sévère et les ajouts baroques du 18e, pleins de charme, inspirés par les jésuites grands propagateurs de ce style spectaculaire initié au siècle précédent en réaction à la rigueur puritaine de la Réforme protestante. Voir à Mauriac des colonnes torsadées, imitant les colonnes du  baldaquin du Bernin dans la basilique Saint Pierre de Rome, est tout-à-fait étonnant.

Le monastère bénédictin St Pierre

Construction du 12e S. reprise aux 15e, 17e et 18e S. dont on voit trois côtés intacts en faisant le tour de l'îlot en commençant par la rue du Collège. Visiter absolument la très belle salle capitulaire romane dégagée en 1985 aprés le rachat du bâtiment par la municipalité en 1984, ainsi que le local de fouilles et les restes de la chapelle St Benoit. Aucun vestige d'une église carolingienne n' a été retrouvé  contrairement aux espérances des fouilleurs locaux, ainsi que l'a établi le ministère de la Culture en 2001. Pas davantage trace du temple à Mercure qui aurait précédé le monastère , ni du château légendaire. Ce qu'on voit dans le local de fouilles à l'entrée et notamment l'arc en pierres de taille, a  conclu en 2001 la DRAC ,  ce sont les structures du choeur de l'ancienne église romane du 12e S. du monastère rasée en 1820.  A son apogée  au moyen âge,  le prieuré St Pierre de Mauriac, dépendant de l'abbaye-mère de Sens, a compté jusqu'à 30 moines voués  au travail  agricole et à l'étude ainsi qu'à l'enseignement. Il a été fermé et vendu aux enchères à la Révolution.

Le Collège des Jésuites ( lycée atuel )

Créé pour les Jésuites en 1563 par testament de Mgr Duprat riche évêque de Clermont fils d'un chancelier de France; reconstruit et étendu au 18eme Siècle, le Collège comporte un portail classique d'imitation antique d 'une belle  conception ainsi qu'une chapelle baroque remarquable avec un retable typique de ce style qu'on ne s'attend pas à trouver dans le Cantal. Remarquer la parenté  dans  la  construction avec la Sous-Préfecture voisine. Ce Collège a formé notamment le philosophe hommes de lettres  Jean-François Marmontel et l'astronome  Jean Chappe d'Auteroche oncle des frères Chappe inventeurs du télégraphe, également originaires de Mauriac.

L'hôtel d'Orcet ( sous-préfecture )

Véritable bijou architectural du 18ème Siècle construit à partir d'une tour du 15e restaurée au16e et au 17e Siècle par  un receveur des tailles,  Gabriel de Vigier d'Orcet, fils et petit fils de Subdélégué de l'Intendant d'Auvergne.
Faire le tour du bâtiment  et lire le panneau extérieur d'information rapide. La demeure comporte deux tapisseries exceptionnelles d' Aubusson de style galant du 18e décorant  l'élégant salon d'honneur de la Sous-Préfecture et bien décrites dans les souvenirs d'un Sous-Préfet de Mauriac.

L'hôtel de ville

Belle architecture équilibrée du 19e S. réutilisant les pierres de lave noire de l'ancienne église monumentale du monastère du 12eme Siècle, rasée en 1824. Admirer la finesse des encadrements de fenêtres, les arcades et la toiture. L'intérieur a été entièrement reconstruit de manière moderne en 1972 sans toucher aux façades.

Le tribunal

Construit en 1808 sur les terrains rasés de la demeure du Doyen du monastère, le doyenné, le Tribunal de Mauriac ressemble à un décor de théâtre. Il surmonte des prisons déclassées et transformées en musée municipal en 1986. L'ensemble a été bâti à l'emplacement des bâtiments du Doyen du monastère désaffectés par la Révolution.

La chapelle du Puy Saint Mary

 L'édifice actuel de la fin du 19e S. domine  le grand site de pélerinage à St Mary qu'a été la colline volcanique du Puy éponyme, pendant plus de huit siècles. Au sol on voit les traces de la chapelle d'origine. Très beau panomara.  Du pélerinage il demeure la grande foire agricole du 8 Juin dite de la St Mary, foire aux chevaux à l'origine, probablement d'origine celte en raison du site et du thème du rassemblement.  La fête des pagis, fête des paysans, se  tenait sur le Puy avec ses courses de chevaux aux rubans. Aprés le sanglier, le cheval était un animal sacré des Gaulois et pas du tout le coq, gallia en romain . Gallia et Gaulois, la confusion vient de là.

La fontaine du Bd Monthyon

En reconnaissance des bienfaits apportés à la commune par l'Intendant  d'Auvergne Jean-Baptiste Monthyon, notamment par la création du Boulevard  d'enceinte qui porte son nom, la collectivité lui a élevé, en  1771, une fontaine surmontée d'un obélisque. La dédicace comporte un hommage en vers de l'Intendant rédigé par l'écrivain académicien Marmontel qui a fait ses études au collège de Mauriac.

Les maisons anciennes remarquables

Les plus belles , bien conservées, ont conservés leur caractère, les ouvertures, parfois une toiture en lauze. Voir en particulier, les maisons du fond de la place du 18e, rue Marmontel, rue du Collège et dans le haut du Bd Monthyon, ainsi que rue du Méridien dans le bas, la plus belle maison de Mauriac, celle du Dr Marty. Voir aussi au début de la rue St Mary la maison  des Tournemine, cette grande famille mauriacoise, et son parc.